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Nos mondes parallèles

  • Photo du rédacteur: Yann
    Yann
  • 25 juin
  • 3 min de lecture

Inutile ici de faire l’apologie de l’interdépendance ou de rappeler une énième fois que nous sommes tous et toutes relié·es d’une manière ou d’une autre. C’est aujourd’hui une évidence : nous appartenons à un système bien plus vaste, qui dépasse nos frontières. Et comme le monde s’est rétréci grâce notamment à la technologie, nous savons ce qu’il se passe à l’autre bout de la planète en temps réel — et comment cette information va influencer nos vies.


Je réalise maintenant à quel point cette évidence s’applique aussi aux relations humaines. La proximité de nos relations familiales et amoureuses, les constellations de personnes qui gravitent dans notre entourage proche, rendent les choses plus concrètes, plus tangibles. Lorsqu’un navire s’échoue en mer du Nord, c’est terrible, mais cela ne nous impacte pas de la même manière que si nous étions nous-mêmes à bord…



De cette observation évidente naît en moi une question : quel est l’impact d’une relation — quelle qu’elle soit — dans une dynamique polyamoureuse ?

Je lis et j’entends souvent des récits de personnes blessées, tiraillées, lorsqu’un·e partenaire vit quelque chose de beau, de joyeux, ou simplement se trouve dans une énergie différente. Mais qu’en est-il lorsque ce·tte même partenaire pleure un amour perdu ? Lors d’une séparation ? D’une divergence de chemins ? Quand un lien s’effiloche, touchant à cet équilibre que l’on croyait si beau ?


Dans les relations plurielles, il est fréquent de ressentir cette difficulté à se sentir affecté·e sans l’avoir demandé, alors qu’on aspire simplement à un peu d’équilibre, de stabilité — choses rares mais pourtant si précieuses. Et quelle galère, parfois : on est avide de rencontres, d’histoires d’amour, on cherche cet élan, ce frisson qui nous manque tant dans ce monde… Et juste au moment où l’on semble le toucher du doigt, l’autre se sépare, l’autre rencontre quelqu’un — encore — et l’autre nous ramène face à nos peurs, à nos doutes.


Ce jeu ne semble jamais s’arrêter. Il nous emporte dans un tourbillon incessant.


On en viendrait presque à croire que les personnes qui s’en sortent le mieux sont les égoïstes ou les détaché·es. Je ne le crois pas. Même si la société continue à nous vendre cette image de rêve à travers elles.

Non, l’égoïste et le détaché ne font rien d’autre que de lutter pour leurs survie, l’un en ne regardant que ses besoin et l’autre en les oubliant. L’idée est d’éviter la souffrance : En étant égoïste, je reste le maître à bord et lorsque je me détache, plus rien n’a d’influence sur moi… Comment peut-on croire à cela ?



La Vie est un mouvement permanent, un tumulte dans lequel nous sommes immergé·es. Et c’est à travers l’autre — les autres — que notre élévation devient possible. Ce sont nos émotions qui nous mettent en marche. Ce sont nos espoirs qui nous donnent l’élan de nous lever le matin. Et ce sont nos difficultés qui nous permettent d’avancer, de nous remettre en question. Mais rien de tout cela ne saurait exister sans nos semblables.


Évidemment que c’est dur. Et cette difficulté fait même le business de certains: Autrefois, on vendait à nos parents une voiture flambant neuve, un lave-vaisselle dernier cri ou des vacances à l’autre bout du monde… Aujourd’hui, on nous vend le rêve d’un calme intérieur, d’une paix profonde que rien ne saurait ébranler.


Crédit photo Yann Billieux
Crédit photo Yann Billieux

Et tout cela pour nous inciter à consommer : thérapies, méthodes, stages, livres… L’humain, dans son réflexe consumériste, croit que chaque dépense dédiée à son bien-être ou à son développement lui livrera enfin les clés de cette paix tant convoitée.

Mais le chemin vers cette paix, vers cette confiance, vers cette Foi en la Vie qui continue — avec ses cycles de perte et de gain — ne peut se faire sans accepter une vérité essentielle :

On ne gagne jamais sans rien perdre.


L’enfant qui apprend à marcher perd les bras qui le portaient. L’adolescent qui devient autonome perd la légèreté des factures payées par ses parents.

Dans toutes nos histoires — relationnelles ou non — nous vivons ces cycles incessants et si l’on revient à cette paix intérieure que l’on cherche si ardemment, je crois qu’elle passe par:

l’accueil inconditionnel de ce qui est.



La personne qui accueille n’est ni détachée, ni égoïste. Elle est centrée sur son monde intérieur. Elle écoute, elle ressent, elle pense, elle agit avec conscience. Elle s’éveille aux aléas et aux synchronicités, et voit chaque mouvement de vie et de mort comme faisant partie du grand Jeu.



C’est cette voie qui me porte actuellement.

Cette voix qui me conseille. Et qui me permet de mettre en parallèle le bon et le moins bon — sans discriminer.

C’est sans doute ce que les Bouddhistes appellent la non-dualité :

une forme de médiane intérieure face aux imprévus du monde extérieur.

 

 
 
 

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