Gravitant depuis un certain temps dans cette galaxie de relations plurielles, je fais le constat que le polyamour nous amène indéniablement à connaître et expérimenter la solitude.
«Le polyamour est la meilleure manière d’apprendre à être seul»
En effet, le mode relationnel ouvert et pluriel nous oblige à composer avec les agendas de chacun, les contraintes de cette vie terrestre.
Enfants, loisirs, travail et horaires de train. Vacances et temps consacré à la famille et aux amis, les injonctions à répondre à tous et tout le temps sont nombreuses, quotidiennes et changent chaque jour.
Alors, lorsque notre monde se heurte à celui de l’autre, indéniablement cela demande des efforts d’adaptation et parfois on se retrouve seul avec soi-même en nourrissant ce Lien si précieux et inconditionnel: Le Lien avec nous-même, avec notre âme ou notre mental.
Oui, nous devons parfois faire face à l’autre qui n’est pas disponible, qui a envie de faire une retraite spirituelle avec son autre chéri·e ou qui est invité·e à l’anniversaire du petit dernier et cela nous renvoie à notre solitude et à cette difficile indépendance, qui peut être observée comme merveilleuse, si elle est comprise dans de bonnes vibrations.
J’ai passé des journées entières à l’attendre, à tourner en rond, rangeant notre habitation, des nuits à ne pas trouver le sommeil, à scroller sur un téléphone trop petit tard dans la nuit. Toutes ces situations, de solitude m’ont apporté une plus grande connaissance de Moi, de ce à quoi j’aspirais vraiment et de comment je voulais entrer en relation avec la profondeur de mon être.
J’ai mis à parti les différents temps à disposition pour expérimenter et mieux me connaître. Je sais aujourd’hui ce qui me porte et m’élève, ce qui me pousse en avant et ce qui me construit. Ce texte, comme les autres, sont issus de ces moments d’attente, ils sont devenus des moyens de me reconnecter avec mon âme dans une forme de spiritualité que je retrouve dans l’écriture.
Jamais je n’aurais autant progressé si j’avais été en relation constante et soutenue avec mon(mes) autre(s) partenaires. C’est cette capacité d’introspection qui m’a permis de me sentir vivant et vibrant en allant chercher des champignons lors de mes sorties d’automne.
La solitude amène indéniablement à une indépendance et une liberté que chacun devrait avoir la joie de ressentir. Cette liberté d’aller là où c’est juste pour nous, sans nous éparpiller à vouloir combler un vide que parfois l’on ressent.
Dans la solitude, nous avons l’opportunité de nous retrouver face à nos peurs et nos démons, de travailler dessus et parfois de s’évader dans un livre laissé à l’abandon ou une balade frileuse sous la neige. La solitude est la clé de l’introspection douce et aidante qui nous pousse à mieux diriger nos vies; ainsi, lorsque le(s) autre(s) reviendront vers nous, lorsque la rencontre sera là à nouveau, elle sera plus belle encore et plus puissante, car encore plus sincère et profonde. Remplie de cette merveilleuse conscience de Soi.
L’autre, à son tour, pourra trouver dans la solitude cet élan du cœur et la relation ne pourra qu’en être plus saine et plus belle encore.
La qualité relationnelle, la maturité des échanges et la profondeur des instants vécus ne peuvent se faire sans conscience et c’est à travers un véritable parcours initiatique que nous trouverons cette place mouvante dans nos galaxies respectives.
La beauté d’une rencontre ou d’un échange ne pourra se faire que lorsque les barrières et les semblants laisseront la place aux âmes nues, loin des filtres de l’égo. Lorsque la sincérité laissera la place à la sérénité à laquelle on aspire tous: Celle d’être en lien avec une Foi profonde en la justesse de la Vie et la danse merveilleuse des relations.
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