top of page

L'accueil

Photo du rédacteur: YannYann

VoilĂ  deux jours que je me prĂ©pare
 voilĂ  deux jours que je planifie ce moment oĂč je vais me reconnecter Ă  cette terre et revenir dans les sensations, dans le corps, dans la crĂ©ation de quelque chose.


J’ai achetĂ© un arbre, un Ă©pineux qui est assez rare par chez moi. J’ai dĂ©cidĂ© d’en mettre un dans mon jardin, sous ma fenĂȘtre. Une sorte d’ami Ă  qui je pourrai dire bonjour lorsque j’ouvre mes volets. Pas bien grand, j’aimerais le voir grandir et pousser, pour ainsi me rappeler le temps qui s’écoule sans que l’on en ait parfois conscience. Aujourd’hui, phase de lune noire, le moment idĂ©alement symbolique: reprĂ©sentant le renouveau, la nouvelle lune, le chemin vers une lune ronde et blanche
 ce dont j’ai besoin ces jours: d’une renaissance, d’un changement de cycle.


(N'allez pas croire que c'est la vue de ma fenĂȘtre 😅. CrĂ©dit Photo Yann Billieux)

L’intention y est, mais la nature est capricieuse et, en ce mois d’avril, la neige s’invite dans mes plans, me relĂ©guant Ă  des humeurs maussades et tristes
 Tout Ă©tait prĂȘt et me voilĂ  confrontĂ© aux tempĂ©ratures froides et Ă  cette neige qui rend cette plantation impossible. Prendre le risque? m’en tenir Ă  ce que j’ai convenu en moi-mĂȘme? Oser braver cette nature et m’y imposer sous prĂ©texte d’ĂȘtre consĂ©quent, de me tenir Ă  ce que je me suis dit? A cet engagement que je j’ai pris envers moi-mĂȘme la veille?

Au risque de paraitre incohĂ©rent ou inconsĂ©quent, je me laisse glisser vers cette Ă©criture pour dĂ©poser ce ressenti
 Faisant lien avec une pĂ©riode relationnelle agitĂ©e et peu joyeuse, je me connecte Ă  ce moment de changement et ces imprĂ©vus qui nous tombent dessus, Ă  l’image d’un ciel incertain qui bouscule nos plans.

La Vie est faite de cycles et d’imprĂ©vus, nous passons beaucoup de temps Ă  planifier, calculer, agender, mettre nos plans Ă  exĂ©cution
 mais la Vie est capricieuse et les alĂ©as du climat, ainsi que de nos relations, ne font pas exception... Il y a toujours un couac, un Ă©lĂ©ment Ă©tranger qui s’immisce quand personne ne s’y attendait
 On peut regarder notre application de mĂ©tĂ©o, connaĂźtre les gens et leurs rĂ©actions, il n’empĂȘche que la meilleure des planifications ne nous soustrait pas Ă  la variable alĂ©atoire, aux milliards de scĂ©narios possibles.


Du coup, comment faire et comment aborder ces impermanences et ces alĂ©as? Avoir un plan «B», une solution de secours? Anticiper le mauvais temps en protĂ©geant le lieu de la plantation? Anticiper de dormir ailleurs car blessĂ© dans une relation et souhaitant ĂȘtre seul? Je ne crois pas.

La solution n’est ni dans un plan de secours ni dans l’anticipation de milliards de possibilitĂ©s. La solution est dans l’accueil sans condition des contraintes et des changements. La Vie est un pouvoir dynamique et sans cesse en renouvellement, il n’y a pas d’espoir dans le calme et l’illusion que tout devienne lisse et simple. Cette croyance, vĂ©hiculĂ©e par notre sociĂ©tĂ©, nous pousse Ă  rechercher ce qu’il nous manque, Ă  faire des pauses et Ă  prendre soin de soi ou Ă  partir en vacances pour dĂ©connecter.

Le vĂ©ritable calme est intĂ©rieur, et l’acceptation de l’impermanence est une voie que je continue d’explorer. C’est important de garder de la souplesse et de voir chaque changement de temps ou chaque dĂ©sĂ©quilibre dans le lien comme une opportunitĂ© de mieux se retrouver, mieux se connaĂźtre et grandir encore, mĂȘme si parfois c’est dans la douleur.



Crédit photo: Yann Billieux

L’essence mĂȘme de toute vie est la recherche de paix, mais ce calme ne peut venir que du plus profond d’un ocĂ©an: malgrĂ© les vagues qui le touche Ă  la surface, les tempĂȘtes et les Ă©lĂ©ments changeants, l’ocĂ©an profond, lui, est un havre de paix, Ă  l’image de notre cƓur et de notre Ăąme
 tout au fond de nous, connectĂ© Ă  quelque chose de plus grand, il y a un souffle apaisĂ© et serein, une quiĂ©tude qu’il fait bon Ă©couter lorsque la tempĂȘte est lĂ : rien ne sert d’éviter les vagues des alĂ©as de la mĂ©tĂ©o ou des relations, il suffit de s’en remettre Ă  cette paix intĂ©rieure et Ă  l’accueil inconditionnel de ce qui se passe.


Cet accueil est le mouvement mĂȘme de la vie
 lutter sans cesse contre ce qui nous arrive, comme la mĂ©tĂ©o, c’est aller Ă  l’encontre mĂȘme de la vie, de l’existence.

Ouvrant notre cƓur et notre intĂ©rioritĂ© Ă  ce qui se passe, cessons de lutter vainement contre la dynamique de la Vie, arrĂȘtons de chercher le contrĂŽle pour sortir de la souffrance: il n’y a pas de joie dans le contrĂŽle.

La maĂźtrise d’un art: celui de l’accueil du monde, est la voie que j’emprunte pour vivre en harmonie et en paix avec les Ă©lĂ©ments et mes relations.


MĂȘme si cela reste parfois compliquĂ© et dur, expĂ©rimentant la souffrance et le manque, je reste fidĂšle Ă  cette paix intĂ©rieure qui est certes profonde, mais qui ne demande qu’à ĂȘtre explorĂ©e.

94 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page