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Éphémère…

Photo du rédacteur: YannYann

J’aime ce mot, je l’aime tendrement… lui qui se finit dans un soupir, sur une note douce et délicate. Comme si la dernière de ses lettres s’envolait avec la fin du souffle, comme si ce mot était capable de perdre de sa superbe lorsqu’il n’est pas en fin de phrase, précédant un point.


Nos vies pleines de sollicitations et de demandes sans cesse renouvelées, cette vie si passionnante faite de liens, de rencontres et d’aventures incroyables, nous fait petit à petit nous éloigner de la perception fine que rien ne dure et que chaque chose a un début et une fin. De l’existence de la matière brute, du vivant et même de nos émotions.

Pourtant, il est bon de se le rappeler, car cette notion inonde toute une vie et la philosophie qu’elle accompagne.

On pourrait penser que si tout est éphémère, il faut multiplier les expériences, remplir chaque instant comme si le temps nous échappait. À l’inverse, on pourrait choisir de ne s’attacher à rien, puisque : rien ne dure.



L’impermanence de toutes choses est bien autre : c’est une invitation: À travers le mot éphémère, nous pouvons découvrir cet appel merveilleux et empreint de sagesse, ce mot nous rappelle combien l’instant est précieux et combien il est unique. Chaque moment est une fête de possibilités, de découvertes et d’aventures. Nul besoin de vivre un moment de félicité pour se rendre compte que tous les instants ne sont vécus qu’une seule fois.


Alors, l’invitation est celle de regarder nos personnages courir dans le vaste monde à la recherche de quelque chose, de nous observer un peu de temps en temps, avec cette bienveillance et cette gentillesse que nous devrions toujours avoir envers nous-mêmes.


L’idée est de faire juste une pause pour comprendre l’impermanence de toutes choses et de tous les phénomènes.

Cela me fait penser à une collègue qui me disait qu’il était difficile pour elle de voir les gens mourir… Avec gentillesse, je lui ai fait remarquer que les trois personnes présentes autour d’elle, tout comme elle, étaient en train de mourir…


Crédit photo: Yann Billieux
Crédit photo: Yann Billieux

Nous cheminons sur une voie à sens unique, dans une seule direction. Quoi qu’il advienne, nous resterons éphémères.

Nos collègues, nos proches, la maison dans laquelle j’habite et les émotions qui jaillissent en moi sont éphémères, et il est important de le reconnaître afin de sublimer l’instant présent, les rencontres et cette merveilleuse aventure qu’est la vie !



Ne soyons pas tristes ou avides de vécus et de sensations fortes, arrêtons de courir après des moments dans la recherche permanente de satisfaction. L’instant présent, sa valeur et son passage si bref, est une invitation à l’immersion totale dans la vie.


Je ne dis pas qu’il faut brûler nos agendas et se reposer sur un banc en attendant que l’instant passe. Si j’écris ce texte aujourd’hui, c’est bien parce que j’ai pris le temps de le faire dans mon organisation.

Mais lorsque tu réfléchis, que tu planifies ou que tu te rends à ce rendez-vous que tu as fixé : sois pleinement conscient et pleinement connecté à cet espace qui est, et qui ne pourra être pleinement vécu que si tu en admets la fin prochaine.

Ouvrir les yeux sur l’impermanence des phénomènes est un miroir sur ce que nous sommes…


Alors, embrasser la grandeur de chaque instant, de chaque émotion et de toutes choses, c’est reconnaître sa propre force et sa propre grandeur.

 
 
 

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